LES 7 FOUS

LES 7 FOUS

LES 7 FOUS, d'après Los siete locos de Roberto Arlt

Traduit  de l'espagnol (Argentin) par Isabelle et Antoine Berman
Adaptation Cie en Cavale
Mise en scène Théo Pittaluga
Avec Adrien Noblet, Elsa Canovas, Victor Garreau, Raphael Mostais et Clément Séjourné
Compositeur Philippe Wojtyra
Costumes Manon Lancerotto
Scénographie Théo Pittaluga
Conception scénographie Chloé Ambrogi
Lumière Victor Arancio

Porté par une écriture en uppercut, LES 7 FOUS offre le destin d’un homme qui, confronté à l’humiliation, la violence et la misère, cherche une échappatoire dans le rêve et la folie. Par son errance dans les rue citadines, les rencontres de personnages brisés, on explore les questions de l’existence, les limites sensibles du « bien », du « mal ».
Un spectacle poétique, viscéral et sarcastiquement drôle.
Roberto Arlt a marqué de son empreinte la littérature argentine du XXe siècle. Il ne cessera de décrire à travers son oeuvre les abîmes de l’être humain asservi à la ville.

Notre péché, c’est d’avoir perdu nos rêves.
Extrait de Los siete locos

ROBERTO ARLT : LE SOLEIL NOIR DES BAS FOND DE BUENOS AIRES
tac_dossier_l7f_residence_bc-4Fils d’un émigrant prussien et d’une mère italienne, Roberto Arlt est né en 1900 à Buenos Aires dans le quartier de Flores. Il meurt le 26 juillet 1942 d’une crise cardiaque à Buenos Aires.
Son premier roman, El juguete rabioso (Le Jouet enragé, 1926) marque la naissance de la littérature urbaine argentine. Les thèmes qu’il développe annoncent ceux de l’oeuvre dans son ensemble : la ville inhumaine, le sens du travail, l’aliénation.
Dès le début des années 1930, Arlt se réclame des écrivains professionnels, mais répudie pourtant à la fois la « grande littérature », la critique, ainsi que la préciosité du groupe de Florida (dont le chef de file est Jorge Luis Borges) : sa volonté d’authenticité, d’enracinement de la fiction dans l’histoire, le lie implicitement au Groupe de Boedo, progressiste et partisan du réalisme.
Los Siete locos (Les Sept fous, 1929) et Los Lanzallamas (Les Lance-flammes, 1931), forment un diptyque considéré comme son chef-d’oeuvre, et consomment définitivement la rupture avec la littérature du moment. Leur histoire (la quête de bonheur d’un humilié, et sa rencontre avec une étonnante galerie de marginaux) est simple, mais clame avec violence la nécessité de la libération par l’action, dans le contexte trouble de l’Argentine des années 1930, sous une forme à la fois radicalement novatrice (violence stylistique, usage du « lunfardo » - l’argot de
Buenos Aires) et déroutante (interruptions fréquentes de la trame narrative,
longues dérives métaphysiques).
Durant les dix dernières années de sa vie, Arlt ne cessera de décrire les abîmes de l’être humain asservi à la ville.
Source : Les Magazines Littéraires

Je croyais que mon âme m’avait quitté pour jouir des beautés du monde, de la lumière de la lune sur la crête orange d’un nuage, et de la goutte de rosée qui tremble au-dessus d’une rose. Mais quand j’étais petit je croyais toujours que la vie me réservait un événement sublime et beau. Cependant, à mesure que j’examinais la vie des autres hommes, je découvrais qu’ils vivaient dans l’ennui, comme s’ils avaient habité un pays toujours pluvieux où les filets de la pluie leur laissaient au fond des pupilles des cloisons d’eau déformant leur vision des choses.
Extrait de Los siete locos

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