
de Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre
MISE EN SCÈNE: Théo Pittaluga
ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE: Camille Claris
AVEC: Christian Pascale, Victor Garreau, Adrien Noblet
et Théo Pittaluga
MUSIQUE: Filip Wojtyra
LUMIÈRE: Victor Arancio
Dali, Mo, Taco et Nour sont frères.
C’est là-bas qu’ils veulent aller car rester ici c’est
mourir avant d’avoir eu le temps de vivre.
Tous les quatre nous entraînent dans un tourbillon
d’optimisme et de dérision. Leur vitalité est contagieuse. Une vision toute personnelle de la famille, du sens de l’histoire et de l’absurde de notre société.
Une partition riche d’humanité, véritable machine à jouer.
Pourquoi mes frères et moi on est parti… est un voyage.
Celui de la misère brute, réaliste et sans appel dans laquelle vivent quatre frères : Dali, Mo, Taco et Nour.
Un voyage dans la réalité ; celle qui voudrait nous faire croire que la vie n’a pas assez de bonheur et de chance à distiller à chaque individu.
Pourtant, dans les entrailles de cette réalité, caché dans cette misère, le rêve subsiste.
C’est l’histoire d’une quête, celle de soi et du monde.
Une quête que l’être humain entreprend tout au long de sa vie et qui rend le destin de ces quatre frères universel.
Cette pièce est bâtie en grands monologues, directs et compacts, qui
forment une véritable charpente narrative, dans laquelle s’entremêle le
quotidien de cette fratrie : la pauvreté, la maladie, l’adolescence, la prostitution ou la solitude. En quête d’issues, les paradis artificiels leur servent de béquille pour conserver leur optimisme, pour alimenter leur matière à rêver.
Les quatre frères nous livrent leurs visions du monde, aussi crues que tendres.
Le spectateur est confident de leur bataille pour grandir, confident de leurs fantasmes. Il peut être un ami, une porte de sortie.
Ce voyage à travers la famille est vif et coloré où l’on navigue constamment entre cette réalité solide comme un mur et ce rêve impalpable, incontrôlable.
La dégringolade de l’état de santé de la mère rythme leur quotidien.
Un combat de plus pour cette famille qui en incarne tant d’autres, et pour lesquelles le combat en première ligne est une fatalité.
Vous ne savez pas ce que c’est, c’est normal ici ça n’existe pas la pitié. Ici on survit, on regarde l’autre crever dans les yeux, avec compassion.
Dali, scène 2.
Je suis jeune
Tu connais ?
Jeune, c’est avoir une putain de patate
J’ai une putain de patate tu peux pas savoir
Tu connais ?Taco, scène 5.
L’AUTEUR EN PARLE
« Quand j’ai découvert le spectacle mis en scène par Théo Pittaluga, ce qui m’a tout d’abord frappé, c’est à la fois la grande liberté avec laquelle cette jeune troupe s’est emparée de mon écriture et en même temps le respect absolu du texte et des enjeux dramatiques.
Cette liberté n’a été possible, il me semble, que parce que Théo et son équipe ont d’abord cherché à comprendre en profondeur mon écriture.
Le jeu des acteurs, débarrassé des pièges du naturalisme et du pathos,
s’appuie sur un travail rigoureux basé sur le rythme, le souffle et la ponctuation.
Ce travail « musical » de la langue leur permet alors de rendre compte avec justesse et émotion de l’énergie vitale qui se dégage des personnages. Energie que les quatre
acteurs mettent autant dans le corps que dans l’émotion sans jamais être
« en force ». Ce respect du texte leur permet alors d’être ensemble et fonctionne au point qu’à la fin du spectacle, on a vraiment le sentiment d’avoir vu une fratrie évoluer devant nous. Fratrie qui nous a fait rire et qui nous a ému.
Fort de ce travail sur le texte, Théo Pittaluga s’est ensuite approprié avec intelligence la mise en scène. Toute la dramaturgie qu’il a mis en place, vient du texte et comme elle vient du texte, elle peut aller très loin dans l’imaginaire du metteur
en scène.
Je ne prendrai qu’un exemple : Lorsque ‘Dali, l’aîné, fait son monologue sur le foot, il se travestit avec les vêtements de la mère qui sèchent derrière lui. Ce travestissement qui n’apparait absolument pas dans la pièce est un signe d’une grande justesse. En effet, ce travestissement, loin de tout « parasitage », raconte avec intelligence et poésie le nouveau rôle de ‘Dali dans la fratrie. Face à la démission des parents (la mère est malade et le père noie son chagrin dans l’alcool), celui qui reprend le rôle de la mère au sein de la fratrie, c’est le frère aîné, c’est ‘Dali.
Tout la mise en scène de Théo Pittaluga suit ce mécanisme, on pourrait également parler du travail pertinent de tissage entre certaines scènes mais aussi du son
« live » qui habille avec subtilité les rapports entre les frères.
J’ai été ravi, comme les spectateurs le soir où j’ai vu la pièce, de découvrir cette équipe. Je suis sorti joyeux et enthousiasme. Merci. »
Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre
AGENDA
Mai 2014 : Résidence TAC [Territoire Art & Création]
10 au 21 novembre 2014 : Résidence à la Ferme Godier, Cie Issue de secours.
5 au 10 janvier 2015 : Résidence Ferme Godier, Cie Issue de secours.
2 au 13 février 2015 : Résidence Ferme Godier, Cie Issue de secours.
3 avril 2015 : Avant-première à la Ferme Godier, Cie Issue de secours.
4 au 13 avril 2015 : Résidence au Théâtre des Déchargeurs (Paris).
14 avril au 2 mai 2015 : Représentations publiques au Théâtre des Déchargeurs (Paris).
13 juin 2015 : Festival Irrueption de Belleville (Paris).